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Lire le monde

8 avril 2017

République Tchèque : L'Insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera

Pour la République Tchèque j'ai lu le roman L'Insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera.

L'auteur commence par évoquer la théorie de l'éternel retour de Nietzsche, "mythe loufoque" selon lequel la vie disparaît une fois pour toutes et ne revient pas, cela lui permet d'affirmer que nos vies sont des "esquisses", qu'on ne peut pas revenir sur des chemins empruntés. Toute l'idée de ce roman de Kundera est donc issue de la philosophie de Nietzsche et posée à la page 13 de l'ouvrage :

"Dans le monde de l'éternel retour, chaque geste porte le poids d'une insoutenable responsabilité. C'est ce qui faisait dire à Nietzsche que l'idée de l'éternel retour est le plus lourd des fardeau. Si l'éternel retour est le plus lourd fardeau, nos vies, sur cette toile de fond, peuvent apparaître dans toute leur splendide légèreté. Mais la pesanteur est-elle vraiment atroce et belle la légèreté ?"

Partant de ce postulat, Kundera va démontrer, à travers son roman, que la légèreté peut elle aussi, contrairement à ce que l'on pense, être source de pesanteur et qu'elle peut être "insoutenable".

Cette dualité entre la légèreté et la pesanteur c'est le personnage principal, Tomas qui la représente. Il aime profondément sa femme, Tereza, mais il ne peut s'empêcher de la tromper. De nombreux personnages interviennent dans ce roman dont l'intrigue se passe à Prague et leurs vies changent profondément lors de l'invasion russe de 1968 en Tchécoslovaquie. S'ensuivent des réflexions sur le communisme et sur ce que Kundera appelle le "Kitsch".

Il y aurait énormément de choses à dire sur ce roman qui m'a beaucoup marquée, je crois même que je suis un petit peu trop jeune pour en saisir toutes les subtilités, mais ce que j'en retiens principalement c'est qu'il est une illustration de théories philosophiques, une réflexion sur les passions humaines, le tout ancré dans un contexte historique bien précis qu'est le printemps de Prague.

*C'était ma troisième lecture, encore 194 livres !*

 

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6 avril 2017

Autriche : Le Monde d'hier de Stefan Zweig

J'ai commencé ce défi en lisant Le Monde d'hier de l'autrichien Stefan Zweig.

En plus d'être la biographie de l'auteur, ce livre est un récit de ce qu'a été l'Europe de la fin du XIXème siècle aux années 1940. Il y raconte ses nombreuses rencontres avec des gens célèbres comme Emile Verhaeren, ses débuts littéraires et surtout la lente arrivée de ce qu'il appelle "le suicide de l'Europe". Il part de sa vie de jeune bourgeois autrichien privilégié pour finir sur l'arrivée au pouvoir d'Hitler.

Ce livre est une critique forte des nationalismes, une réflexion sur la décadence et un véritable plaidoyer pour l'Europe à travers une vision très lucide et parfois même poétique des choses.

Zweig achève son livre ainsi, sur une note poétique qui résume bien l'oeuvre :

"Comme je m'en retournais, je remarquai soudain mon ombre devant moi, comme j'avais vu l'ombre de l'autre guerre derrière la guerre actuelle. Elle ne m'a plus quittée depuis lors, cette ombre de la guerre, elle a voilé de deuil chacune de mes pensées, de jour et de nuit ; peut-être sa sombre silouhette apparaît-elle aussi dans bien des pages de ce livre. Mais tout ombre, en dernier lieu, est pourtant aussi fille de lumière et seul celui qui a connu la clarté et les ténèbres, la guerre et la paix, la grandeur et la décadence a vraiment vécu." 

 

*C'était donc le premier livre, plus que 196 !*

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